Souvenirs d’écolière pendant la 2ème guerre mondiale

A l’occasion des commémorations du 8 mai 1945, la classe de GS a eu le plaisir et la chance d’accueillir mercredi 4 mai 2016, Mme CHENU pour évoquer ses souvenirs d’écolière et notamment, ceux pendant la seconde guerre mondiale.

Née en 1932 et âgée de 84 ans, Mme CHENU avait 6 ans en 1939 quand la guerre a débuté entre la France et l’Allemagne.

Elle a commencé par nous expliquer les différences entre l’école d’aujourd’hui et l’école en 1940 :

 "J’habitais à Niort et j’allais à l’école Paul BERT, près de la gare."
 "Il n’ y avait pas de chauffage électrique en classe. Nous avions un poêle à bois situé au milieu de la classe."
 "Il y avait l’école des filles et l’école des garçons."
 "Nous avions classe le lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi toute la journée de 8h30 à 17h. Notre journée de repos était le jeudi."
 "L’école finissait le 15 juillet et reprenait le 1er octobre."
 "Nous apprenions à lire, écrire et compter."

Puis Mme CHENU expliqua aux élèves qu’elle n’aimait pas l’école et qu’elle préférait faire "des bêtises" pour embêter ses camarades. Elle se faisait régulièrement sanctionner.

Mme CHENU argumenta son discours de quelques anecdotes très croustillantes à ce sujet : "l’ouverture du poêle à charbon, les croches pieds aux élèves, ses arrivées en retard à l’école, …". Ce premier temps d’explication fit beaucoup rire les élèves.

Dans la deuxième partie de son intervention, elle évoqua sa vie en temps de guerre. L’attention des élèves était grande. Mme CHENU leur expliqua :

 "A son entrée au CP, le 3/10/39, une classe de filles avait dû aller à l’école de garçons par manque de place dans les caves de l’école de filles et afin d’assurer la sécurité de tous les élèves pendant les alertes."

 "Une sirène retentissait indiquant qu’un danger imminent arrivait. Il fallait alors faire descendre tous les élèves dans la cave. Ces alertes pouvaient se produire plusieurs fois par semaine. Il faisait souvent noir dans les caves, l’électricité était régulièrement coupée. Nous pouvions entendre le bruit des explosions."

 Le 7 juin 1944, les sirènes ont retenti à 20 h 15 ; et ce, pendant une heure. Bilan : 40 tués et 31 blessés graves. Au lendemain du Débarquement le 6 juin 1944, les Américains venaient pour bombarder Niort et pour détruire la gare et les wagons allemands. Elle expliqua aux élèves que ce bombardement avait commencé par une fausse alerte. Elle se souvient du bruit sourd des avions puis du bruit des explosions.

 "Elle expliqua aux élèves que suite à cette action des alliés, avec sa mère et ses soeurs, elle avait dû quitter sa maison, trop endommagée pour y vivre et qu’elle avait trouvé refuge, route de Coulonges dans une toute petite maison."

 " Il était difficile de se nourrir. Il existait des tickets de rationnement. Je faisais la queue devant la boulangerie pendant plus d’une heure pour obtenir pour ma famille 1/4 de baguette."

 Dans ses souvenirs, elle raconta cette difficile période : elle dormait par terre, le sol était froid. Sa famille manquait de nourriture. Elle se souvient avoir mangé un petit morceau de pain qui traînait dans le caniveau. Elle portait des vêtements troués et se lavait peu souvent. Elle avait eu très froid pendant l’hiver 45."

Pour terminer ce temps d’histoire, les élèves posèrent quelques questions à Mme CHENU :

 "Pourquoi n’aimais -tu pas l’école ?" : "Je trouvais cela long et ennuyeux. Il fallait toujours respecter les règles et écouter les maîtresses."

 "As-tu eu peur pendant la guerre ?" : "Quelques fois oui surtout quand les sirènes retentissaient et que nous entendions le bruit des explosions et des avions."

 "Avais-tu des copains ?" : "Oui j’en avais beaucoup. J’expliquais aux filles comment se battre avec les garçons."

 "Quel souvenir gardez-vous de cette période (question du maître) ?" : "Le souvenir le plus grand aura été celui de manquer de nourriture et d’avoir très froid."

Cette rencontre laissera dans toutes les mémoires des souvenirs et des anecdotes à raconter.

Un grand merci à Mme CHENU pour avoir accepté notre invitation, pour son récit, pour sa spontanéité et sa fraîcheur d’esprit.