Poème offert 4

, par C. Moreau

Poème de Carl Norac en écho à l’illustration de Joanna Concejo

Nous aimons vivre à la lisière. La tête à moitié dans la forêt, avec des pensées d’arbre une fois sur deux.
Par exemple, comment se pencher pour sentir le parfum des champignons et du sous-bois ?
Comme se secouer les plumes-branches comme font les oiseaux juste après la pluie ?
Penser arbre nous rend plus intelligents, c’est vrai, nous grandissons avec cette petite sève qui devient salive et puis mots,
Pour affirmer : "Lorsque je serai forêt, j’aurai encore plus d’un sentier à te dire. Mais où que j’aille, sache-le, je suis moi.
Que je reste seule, plantée là, ou bien que je file vers la foule, je n’appartiens à personne."