Tribus

, par Direction

Vous trouverez en suivant ce lien https://tribus.tuxfamily.org la finalisation du projet Tribus, initié sur le quartier par les deux écoles ( Pagnol et Perochon), la compagnie La Clique d’Arsène et par la photographe Lydie Guezenguar.

Ce projet débuté l’an passé, s’est prolongé ( covid oblige ) sur cette année. L’exposition photo est devenue virtuelle, covid oblige toujours.

Le projet :
En novembre 2019 a débuté un atelier théâtre regroupant deux classes de CP aux écoles Marcel Pagnol et Ernest Pérochon à Poitiers Sud, elles-mêmes concernées par un grand projet de fusion et construction d’un nouveau groupe scolaire. L’idée de l’atelier est d’estomper les frontières entre ces deux écoles séparées par quelques centaines de mètres, mais néanmoins distinctes sur de nombreux aspects culturels et sociaux. Ceci en impliquant élèves, enseignants et parents d’élèves autour de la création d’un spectacle devant être joué en juin 2020 au centre culturel Cap Sud.

Ce qui devait donc être au départ le prétexte pour un rapprochement, pour une rencontre festive et une invitation joyeuse à faire connaissance avant de vivre ensemble l’aventure de la fusion, s’est transformé avec la survenue de la pandémie en une lutte contre l’éloignement.

Au delà du premier confinement et des vacances d’été, nous avons réussi à reconduire l’atelier à la rentrée 2020 avec les enfants passés en CE1. Au fil des mois, par la force des choses, c’est à dire les contraintes inhérentes à la situation sanitaire du pays qui se succèdent, se contredisent, s’étiolent puis à nouveau se durcissent, le travail du jeu et de la comédie s’est mué en un rituel de résistance.

Chaque classe s’étant retrouvée assignée à résidence, voire séparée par petits groupes, et la représentation du spectacle étant devenue tout à fait impossible, le contenu de l’atelier a bifurqué sur le flux qui anime des enfants aux aspirations bigarrées, mais qui dans le même temps ont été subitement plongés dans le même désarroi, la même interrogation, arrêtés sur la même angoisse à l’endroit des adultes, et fébriles d’une commune et irrésistible aspiration à l’espoir.

À chaque séance de l’atelier, nous avons eu certes à traverser deux mondes, deux territoires réticents, chacun confronté à ses manques, conforté par ses chances, ou contracté sur l’abandon dont il est l’objet, mais pour autant nous avons été témoins de la même étincelle d’intelligence, et du même désir de récit, dans un contexte qui à l’inverse imposait sans cesse toujours plus de distance et de retenue.