l’homme au mental d’acier

Philippe Croizon est un homme handicapé. Il a été électrocuté il y a seize ans, le cinq mars 1994. Un jour dans son lit d’hôpital il voit une femme traverser la Manche à la télévision.

Philippe Croizon est grand, amputé des jambes et des bras. Il a deux prothèses aux jambes. Il a des fourmis dans les jambes tout le temps comme si il avait ses membres mais il ne les a plus. C’est à cause des membres fantômes. Il a les yeux marron. Philippe Croizon a un fauteuil électrique quand il est chez lui. Il dort sans prothèses. On lui enlève ses prothèses le soir et on lui met le matin. Il est très courageux, il est émotif, sensible, il a un gros mental. Il est gentil et têtu.

 

Quand il a vu cette femme traverser la Manche, il s’est dit : "Pourquoi pas moi un jour ?" Durant seize ans, il parlait de traverser la Manche. Mais personne ne l’écoutait. Ensuite il s’est entraîné pendant deux ans. Il s’entraînait à la piscine de Châtellerault tous les jours. Il faisait aussi de la musculation, il restait parfois neuf heures dans l’eau. Il est aussi allé sur la côte française pour s’entraîner dans la mer. Pour ses entraînements, il portait des prothèses spéciales pour pouvoir mettre des palmes. Deux ans après ses entraînements, il part avec ses proches pour aller à Folkestone, en Angleterre. Il partira de Folkestone pour traverser la Manche, car on ne peut pas partir de France pour aller en Angleterre, la France ne veut pas. Mais pour traverser la Manche il faut trouver un bateau, ce qui a été difficile. Une fois le bateau trouvé, ils partirent pour la traversée de la Manche à la nage dont Philippe rêvait. Dans le bateau tout le monde l’encourageait en disant :"Allez Phiphi, allez Phiphi !". Il se ravitaillait toutes les trente minutes d’eau et de nourriture liquide. Le courant était à douze ou treize kilomètres par heure. Il réussit la traversée au bout de treize heures et vingt trois minutes et il arrive à vingt et une heure vingt sur la côte française. Il est le vingtième français à réussir la traversée.

Il veut maintenant relier les cinq continents à la nage, pas pour le plaisir mais pour montrer que tous les handicapés peuvent aussi faire les mêmes choses que les autres. Cette traversée est prévu en 2012. Il va bientôt écrire un livre sur la traversée. Il fait aussi ça pour l’association Handicap International qu’il aime bien.

INTERVIEW :

Avez-vous eu peur ? Non jamais, j’étais confiant.

Qu’avez-vous vu durant la traversée ? Je n’ai rien vu, j’étais concentré. J’ai juste vu beaucoup de plancton.