Suc et Sentenac-Lundi...

, par M.Breillat

Bon. À l’heure qu’il est, les élèves dorment, ou tout du moins sont dans leur lit, ou tout du moins sont dans leur chambre. Bon, en tout cas, ils sont dans le centre, étant donné que la porte d’entrée est fermée à clef pour la nuit. Et que je ne les pense pas assez malins pour être capables de forcer une serrure. En tout cas pas encore.
Le voyage a été bruyant, et même le moteur diesel du bus avait grand-peine à couvrir les conversations dénuées d’intérêt des élèves. Au lieu de passer par Bordeaux, nous sommes finalement passés par Limoges. Peu importe d’ailleurs, car tous les chemins mènent à Milan. Mais nous avons bifurqué à temps et sommes finalement arrivés à bon port (gruiiiiik !). Dommage, j’aurais bien aimé visiter Venise...
Nous sommes quasiment arrivés à temps pour entamer la visite du village, mais malheureusement, étant donné qu’il pleuvait, nous n’avons pu le faire. En même temps, vu le temps que certains ont mis pour vider une malheureuse valise et en ranger le contenu dans les armoires, nous ne serions jamais rentrés à temps pour le souper, qui se composait de potage, d’omelette, de ratatouille, de compote, de vin rouge et d’eau pour les buveurs d’eau. Après le repas et la traditionnelle passation de consignes qui sont généralement oubliées trente secondes après, les élèves sont allés se laver les dents et ont eu droit à une petite demi-heure de lecture dans le lit avant l’extinction des feux et de ma voix. Évidemment, cette demi-heure de lecture tranquille était plus fructueuse pour ceux qui avaient apporté de quoi lire. Les autres en étaient réduits à fixer le plafond en essayant d’imaginer des histoires passionnantes. Pas sûr qu’ils aient réussi.
Demain, je ne sais pas trop ce que l’on fait car tous ces changements de programme ont fini par m’embrouiller, mais je crois qu’en tous cas, au dîner, il y a des spaghettis.
Dernière chose, certains parent essayent de me flatter en me prêtant des qualités que je n’ai pas. Ainsi, je n’ai aucun doctorat en médecine ou en pharmacie. C’est pour cela que j’ai bien précisé, à au moins deux ou trois reprises, que les médicaments à donner durant le séjour aux enfants devaient être accompagnés de choses aussi futiles qu’une ordonnance, ainsi que d’une autorisation écrite me permettant de leur administrer le traitement...